SPME 2021 : La rédactrice en chef de Sciences Humaines au Lycée du Parc des Chaumes

Jeudi 27 mai 2021, Héloïse Lhérété était l’invitée des élèves de 1ère de spécialité HGGSP et SES et de leurs professeurs à Avallon (Yonne). Cette rencontre a été organisée dans le cadre de la Semaine de le Presse et des Médias à l’Ecole, mais sa tenue en a été repoussée en raison du contexte sanitaire.

En amont de la rencontre, les élèves avaient préparé des questions, et organisé une interview autour de différents thèmes :

  • Présentation des métiers du journalisme et de la fonction de rédactrice en chef d’un magazine scientifique.
  • Distinction information et communication, particularités du journalisme scientifique.
  • Internet, un atout ou un risque pour la démocratie en lien avec la lecture du Grands Dossiers n°62 (mars-avril-mai 2021) : Démocratie.
Héloïse Lhérété interviewée par les lycéens
La revue Sciences Humaines : quelles sont ses origines? son positionnement actuel? et pourquoi le choix de rester implanté à Auxerre?

A l’origine de le revue, en 1989, J.-F. Dortier et Jean-Claude Ruano-Borbalan, deux amis : ils se sont rencontrés lors de leurs études. J.-F. Dortier vient d’un milieu populaire, il n’a pas spécialement de réseau. Les deux amis ont envie de comprendre le monde et de s’engager.  Militants trostkystes, ils considèrent que cela a été leur « ENA du pauvre » : ils se sont formés dans le militantisme.

Pour autant, Sciences Humaines n’est pas une revue positionnée politiquement, c’est une revue scientifique qui donne la parole à tous les courants de pensée. Pour Héloïse Lhérété, la rédactrice en chef doit veiller à la neutralité et s’assurer que la rédaction ne rompt pas le pacte de lecture avec son audience.

Le hasard des mutations professionnelles a amenés  J.-F. Dortier et Jean-Claude Ruano-Borbalan à Auxerre et c’est là qu’ils vont fonder la revue Sciences Humaines, au départ une revue amateur et très artisanale. La revue va démarrer avec l’aide d’une mutuelle locale, de l’Yonne Républicaine et du Conseil départemental. H. Lhérété est arrivée à la rédaction de Sciences Humaines en 2007 : elle apprécie la qualité de vie, l’indépendance par rapport à une rédaction parisienne, la liberté de création et de parole, moins soumise au rythme parisien.

Pour en savoir plus : https://www.scienceshumaines.com/sciences-humaines-l-aventure-d-une-revue_fr_26638.html

 

Le métier de journaliste

Les  réponses aux questions des élèves ont donné lieu à un thread Twitter réalisé dans un temps d’écriture médiatique suite à la rencontre. Mme Lhérété a précisé qu’au sein de la rédaction de Sciences Humaines, tous les journalistes ont un niveau Master 2 dans une science humaine, et tous n’ont pas fait une école de journalisme.

Retrouvez l’ensemble des tweets publiés sur ce compte : https://twitter.com/HGChaumes89

Rédactrice en chef

Cette fonction consiste à préparer le journal. Le comité de rédaction se réunit une fois par semaine, à cette réunion régulière s’ajoute le comité de rédaction extraordinaire, tous les deux mois, qui traite des projets, des diverses publications : dossiers notamment. C’est lors du comité de rédaction qu’est élaborée la liste des sujets qui vont être traités dans un numéro. Le conseil de rédaction plus restreint organise le calendrier, assure le lien avec les iconographes, correcteurs, le secrétariat de rédaction, les rédacteurs, les maquettistes. Pour élaborer un numéro du magazine, les navettes sont nombreuses avant d’obtenir le « Bon à Corriger ». C’est la dernière étape avant la validation et envoi à l’imprimeur.

Internet permet-il de favoriser le débat politique?

Pour Héloïse Lhérété, la réponse est plutôt oui, mais avec tous les pièges et les biais précédemment évoqués dans l’échange. Internet est un immense espace de communication. Ainsi, il est possible pour les auteurs des articles de Sciences Humaines de prolonger le lien avec leurs lecteurs sur Twitter.

Internet est un canal de diffusion de l’information, le canal ne fait pas le contenu. Il ne faut pas confondre les outils et les auteurs de contenu. Les réseaux sociaux amènent une archipellisation de la société, qui entraine une difficulté pour les individus à se sentir appartenir au même collectif : là est sans doute le risque majeur pour la démocratie et la vie politique qu’il faut réinventer. #EMI 

Les enseignants impliqués dans ce projet,  M. Belmostafa (SES), M. Huberdeau et M. Batirbek (Hits-géo), M. Benet (Documentaliste), remercient vivement Mme Lhérété pour sa disponibilité et la richesse des échanges avec les classes.

L’interview a été suivie d’un temps de productions par les élèves : édition des photographies réalisées, édition de leurs notes sous formes d’article pour le site du lycée, de Tweets ou encore de posts Instagram sur le compte du CCC du lycée.