Fonctionnement du web : Lumière sur le darknet

 

La compréhension du fonctionnement du web semble nécessaire à un usage éclairé et averti de ce dernier.

Nos élèves confondent souvent le Web et l’Internet. Il convient avant toute chose de définir simplement et rapidement ces deux concepts.

Internet est un réseau de réseaux informatiques. C’est un réseau de réseaux composé de millions de réseaux aussi bien public que privé (universitaire, commerciaux, gouvernementaux…) L’information est  transmise par Internet grâce à des protocoles de transfert de données (protocole HTTP). Ceux-ci permettent l’élaboration d’un ensemble de service diverses : le courrier électronique, la messagerie instantanée, le pair-à-pair et le World Wide Web (communément appelé Web). Une vidéo diffusé sur FranceTV éducation explique de manière explicite comment fonctionne Internet. Autrement dit le Web est une application, parmi tant d’autres, qui utilise Internet comme un support physique.

 

Francesca Musiani – Les dessous de la toile from Treize Minutes on Vimeo.

Le World Wide Web (« la toile mondialement étendue ») est un réseau d’informations constitué par les milliards de documents dispersés sur des millions d’ordinateurs serveurs dans le monde et reliés les uns aux autres selon le principe de l’hypertexte. On compare souvent le Web à une toile d’araignée :  les liens hypertextes reliant les documents entre eux figurant les fils de cette toile et les documents eux-mêmes figurant les nœuds où se croisent ces fils. Le Web est lui-même composé de deux éléments : le web visible et le web invisible.

 « Le concept de Web invisible contribue à forger la pensée critique en amenant à relativiser la portée fonctionnelle des outils de recherche d’information en ligne d’une part, et, d’autre part, à contenir ce fantasme d’accessibilité totale au savoir, lequel est souvent confondu avec l’information. Il encourage et valide donc l’effort qui consiste à optimiser sa recherche en recourant, par exemple, à différents outils de recherche et en maîtrisant mieux la syntaxe de la requête » 

[SavoirsCDI, le Web invisible, disponible sur https://www.reseau-canope.fr/savoirscdi/chercher/dictionnaire-des-concepts-info-documentaires/w/web-invisible.html ]

La formation à la recherche d’information tant à destination des enseignants que des élèves reste en effet un enjeu important d’une bonne éducation aux médias et à l’information.

Ceci étant dit il ne faut pas confondre le web invisible avec le darknet.

Le dark web est connecté au réseau Internet public, mais y accéder suppose l’utilisation de logiciels (TOR pour le plus connu d’entre eux), protocoles, ports, configurations spécifiques, et/ou l’octroi d’identifiants. C’est un réseau superposé, parallèle qui utilise des protocoles spécifiques intégrant des fonctions d’anonymisation.

Le darknet est souvent assimilé à un usage du web délinquant (trafic d’armes, drogues, prostitution…). Cet usage existe, on ne peut le nier. Cependant, à l’origine, il a été inventé durant les années 1960 pour désigner les réseaux qui étaient isolés d’ARPANET (aujourd’hui Internet) pour des raisons de sécurité. Par la suite il a permis aux dissidents politiques de communiquer sans pouvoir être identifié et passer outre la censure étatique. Ils ont ainsi pu communiquer l’information entre eux et au reste du monde. On retrouve ce cas de figure en Chine ou encore en Egypte et en Tunisie lors du Printemps Arabe.

Vous trouverez sur info.Arte.tv.fr, une infographie pour mieux comprendre tous ces concepts .

Le Web invisible, appelé aussi web profond ou web caché (en anglais deep web) constitue une grande partie du Web qui  est accessible en ligne mais qui reste inaccessible aux outils de recherche d’information en ligne car non indexée par les moteurs de recherche classiques généralistes. Cette terminologie s’oppose au web visible autrement dit le web surfacique. Le web invisible représenterait 96 % de l’intégralité du web. Il existe des raisons objectives et techniques à cela, liées aux limites des robots responsables de l’indexation automatique des pages web. Ces robots, limités par leur taille ou leur performance, laissent les fichiers trop volumineux. Par ailleurs, leur échappent les sites uniquement indexés par un moteur interne, les pages protégées par un mot de passe, les pages interdites d’accès, les intranets, les extranets, les pages éphémères ou dynamiques.

 

 

Source : Banque d’images Flickr, image libre de droit

 

Source : Banque d’images Flickr, image libre de droit.

 

  • Sources

SavoirsCDI, le Web invisible, disponible sur https://www.reseau-canope.fr/savoirscdi/chercher/dictionnaire-des-concepts-info-documentaires/w/web-invisible.html

Wikipédia, Darknet, disponible sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Darknet#cite_note-6

Arte, darknet le web à l’état brut, disponible sur http://info.arte.tv/fr/darknet-le-web-letat-brut